Table-ronde le 21 mars à Angers
Pour une approche intersectionnelle en sociologie des arts et de la culture

Parce qu’elle est, comme le reste du monde social, un espace où s’exercent (entre autres) des dominations de classe, de genre et de race, la production des biens artistiques et culturels se présente comme un lieu d’observation privilégié de leur intrication. Les textes réunis dans le numéro 10 de la revue Bien Symboliques/Symbolic goods montrent ainsi combien s’imbriquent les variables sociologiques dans l’accessibilité aux carrières artistiques (notamment dans l’article de Karim Hammou sur la mobilité sociale des rappeuses) et combien les producteurs et productrices artistiques sont institutionnellement construits en fonction de leurs propriétés et appartenances sociales (réelles ou supposées), que cette construction soit le fruit de l’institution judiciaire (l’assignation en justice de rappeurs, étudiés par Emmanuelle Carinos) ou de l’institution culturelle (le fonds « Images de la diversité » du CNC, étudié par Evélia Mayenga).
Lors de ce rendez-vous du Mois du genre, trois des coordinatrices du numéro 10, Emmanuelle Guittet (Université de Paris), Marie Sonnette (université d’Angers) et trois auteur·e·s d'article reviendront sur les façons d’étudier concrètement comment se confrontent et se reconfigurent les rapports sociaux de sexe, de classe et de race, imbriqués entre eux et en interaction permanente, à partir de points de vue sociologiques et artistiques variés.